samedi 30 avril 2011

Detroit Michigan - de la déprise de l'urbain


Je voulais voir de moi même, j'y suis et je vis l'expérience urbaine dans ses tréfonds. Détroit est la ville de l'automobile des trente glorieuses, icône triste de la désindustrialisation, de la paupérisation et ethnicisation à outrance du centre par rapport aux banlieues accueillant les classes moyennes et aisées.

Le centre ville est anecdotique, desservi par des grandes autoroutes avec quelques buildings disparates formant un ensemble hétéroclite avec de grandes dents creuses et chose étonnante un people mover (sorte de métro automatique) à voie unique en boucle desservant.... Je ne sais pas très bien vu la pauvreté en activité des zones desservies. On ne retrouve rien d'un centre classique à l'européenne: pas de commerces, pas réellement de bars ou restaurants, on voit quelques casinos (?) et les principales salles de sport de la ville.

Le reste de la ville est une gigantesque trame orthogonale caractéristique des villes américaines  entrecoupées à intervalles réguliers de voies rapides et de voies ferrées utilisées ici uniquement pour le fret, il n'y a pas de transport voyageur ferroviaire à Détroit.

Le reste de l'espace urbain est constitue d'interminables alignements de maison à un ou deux étages caractéristiques des faubourgs américains, séparées les unes des autres avec une petite allée pour garer ça voiture. Marque cruelle et déstabilisante pour le visiteur que je suis, ce tissu urbain représente les stigmates de la paupérisation à outrance de la ville (constituée a 80% de noirs mais regroupant aussi la plus importante communauté arabe d'Amérique). Les maisons sont dans un état de délabrement absolu, beaucoup sont à l'abandon et de vastes espaces de pelouse témoigne de la destruction des autres. On y voit une population rare et dispersée, je retrouve l'usage du vélo et des voitures d'un autre âge au milieu des picks up. On assiste à un phénomène étrange de retour à l'état de nature de fait d'une grande partie de la ville donnant une vision presque champêtre parfois si il n'y avait pas les carcasses de maison parsemées.

Se promener dans Détroit est déroutant pour l'européen que je suis. En l'absence de centre, même secondaire, on peut passer une heure dans sa voiture à parcourir de vastes espaces en cours de déprises avec seulement quelques magasins glauques, des personnes errant dans la rue enchainant zones pavillonnaires en décrépitude, usines abandonnées avec aux intersections, seuls lieux de vie, des stations services ou des fast food franchisés, Mac Do, Taco Shell, Burger King...summum de la junk food. La pauvreté est omniprésente, un libanais rencontre ici m'a confirmé que tout va tellement vite que tu pouvais te retrouver du jour au lendemain à la rue, le stress pour la survie étant omniprésent ( cet homme francophone et francophile m'a peut être donne une vision partiale).

Les riches se concentrent dans les banlieues lointaines et rupin de la peripherie (très ) lointaine dans des grands shopping mall qui sont la réplique de ceux de Dubaï, La Défense ou Shangai. Quelques discussions m'ont montré que ce public fuyait les quartiers défraîchis ou, il est vrai, il ne semble pas bon vivre.

Cette conurbation ancre les pieds dans le réel de la désindustrialisation, jetant une lumière crue sur les difficultés économiques colossales et surtout les laisser pour compte du rêve américain qui s'est déplacé loin de Detroit. J'ai vu mais je l'ai pris dans la face.

Detroit Michigan - vestiges d'un passe industriel glorieux

mardi 26 avril 2011

De l'énergie créatrice d'une ville


Je découvre sous la pluie et dans le vent cette ville fascinante de Chicago. Quelle énergie, quelle démesure, quelle acculture? Contrairement a Nyc, on ressent clairement que Chicago est une ville de commerce mais pas de culture comme évoque dans l'article précèdent. Le capitalisme sauvage, ses grandeurs et ses faiblesses, ont été inventes ici, cela se ressent dans tous les coins de rue.

D'un point de vue de l'architecture, on retrouve ici beaucoup de l'histoire du 20eme siècle, j'ai fait deux visites guidées très intéressantes même si mes deux guides n'avaient visiblement pas tout saisi du morceau d'histoire urbaine qui s'était joue ici. Tout ça est étonnant mais passionnant.

Des Etats Unis et de la culture

Image insolite du centre ville de Chicago: Jésus va nous sauver et les apparats de l'équipe de hockey sur glace locale sur une statue de Picasso. Rassurons nous, c'est une vision anecdotique, quoique, la visite du musée d'art de Chicago m'a montre qu'il était possible de balayer en un même lieu des oeuvres aux origines de la civilisation en Égypte jusqu'aux oeuvres de Mathew Barney en passant par une magnifique collection de tableaux impressionnistes dans une complète indifférence du public...

lundi 25 avril 2011

Vue de la skyline - Chicago Illinois

Du mécénat et du sponsoring dans la construction de la ville

Les Etats Unis ont une longue tradition de philanthropes qui laissent une marque a travers des musées (Guggenheim), des immeubles remarquables (le siège de l'Onu a été construit sur un terrain offert par un membre de la famille Rockefeller, Marshall Field a Chicago), collections d'art... La ville de Chicago n'échappe pas a cette tradition. Le plan Burnham  de 1909 qui est a l'origine du Chicago actuel et son application ont été finances par un groupe d'hommes d'affaire de Chicago soucieux de transformer la ville en une capitale moderne.

Il est intéressant de remarquer que, si cette tradition perdure, il existe une dérive parallèle où ceux sont les entreprises qui sponsorisent les nouveaux aménagements. Cette "mode" en continue de l'omniprésence de la publicité a la télévision nous permet d'avoir maintenant tous les stades qui portent des noms de marque: United Airline Area,... Cette pratique qui s'est répandue en Europe en particulier en Angleterre: emirates stadium a Londres, mais aussi en Allemagne avec l'Allianz Arena a Munich et même en France avec le premier exemple au Mans avec le stade Mutuelle du Mans.

Sur la photo ci dessus, le cas extreme du Millenium Park a Chicago en face du lac Michigan, lieu emblématique de la ville. Chaque partie du parc porte un nom de marque: l'allée Boeing, le parc vélo Mc Donald, la passerelle BP.... Personnellement, j'aurais tendance a dénoncer cette évolution qui va vers une privatisation de l'aménagement, ce qui d'une part pas très classe, d'autre part donne l'impression a l'usager de l'espace public que je suis de se promener au milieu d'un spot de pub. Cette dernière s'immisce dans tous les espaces. J'imagine que cela doit faire du bien aux finances de la ville, faut il organiser une collecte de fond de soutien?

dimanche 24 avril 2011

Chicago Illinois 2011

Pour mon plaisir personnel je découvre la ville de chicago, première étape d'une plongée dans l'amerique du nord est. La ville est impressionnante de disparité. l'histoire de cette ville champignon a fait que l hypercentre est extrêmement réduit, la ville s'est développée en superstructure que je me promets d'explorer autour d'un centre très réduit (le loop) et au dessus des infrastructures ferroviaires. Ces dernières ainsi que la riviere sont a la fois l'origine du développement économique extraordinaire du fin 19eme/début 20eme et le carcan du développement urbain transcende par le savoir faire des ingénieurs qui ont inventes a Chicago la notion de rue a plusieurs niveaux.


Au sein du loop, s'est développe l'architecture verticale des grattes ciels pour juguler la rareté du foncier. La skyline est magnifique avec une densité de gratte ciel rivale de celle de NYC. Plus d information sur le sujet une fois que j'aurais fait les visites architecturales guidées (une pour les grattes ciels historiques 1900-1930, une pour les grattes ciels modernes post 1950).



On ressent encore aujourd'hui nettement ces coupures urbaines que les infrastructures n'ont ou résorber et surtout la nature du tissu urbain qui change du tout au tout une fois dépasse le loop. On retrouve au delà des quartiers résidentiels et des vastes zones d'anciens entrepôts, le tout articule sur une trame grille au decoupage parfaitement regulier appelé "plat" caractéristiques des villes américaines.
Du coup des immenses quartiers a proche distance du centre ville sont a l abandon ou au a réinvestir, en me promenant je trouve le quartier gentrifie et anime me correspondant ce qui me fait du bien car en ce WE de Pâques, la ville tourne au ralenti.

nb: suite a des problèmes techniques, vous ne verrez peut être pas les photos, il faut aller sur picasa, le lien est juste a gauche

lundi 18 avril 2011

Comprendre l'accident de Fukushima en 3 minutes



Une infographie sur l'enchaînement des évènements de la catastrophe de Fukushima dans le monde.fr du  13/04/2010. D'une simplicité efrrayante.

mercredi 13 avril 2011

Collectif Ztohoven Artivism - Canul'art

Vu sur la génialisme émission tracks sur Arte, les pérégrinations du collectif de trublions tchèques Zothoven.Leurs interventions sont ancrées dans un activisme à la fois drôle et complètement subversif.


Une performance a consisté à pirater la télé tchèque qui filme la campagne à l'heure du lever du soleil pour y incruster un champignon atomique. Cette séquence a été vu en direct par 50 000 téléspectateur et a provoqué une certaine panique auprès des téléspectateurs. 
 
Plus récemment, grâce à la technique du morphing, le collectif a mixer deux visages de membres pour en obtenir un nouveau. Mélangeant ensuite les informations de chacun pour obtenir légalement de vraies fausses cartes d’identité qui seront reconnues par le système biométrique. Au final, la nouvelle carte peut être utilisée par deux personnes à la fois.

Munis de leurs papiers modifiés, les Ztohoven s'amusent à manipuler le système à leur tour. Pendant plusieurs mois, camouflés sous une identité virtuelle, ils passent les frontières, font des achats, pilotent un avion, louent un appartement, votent et même se marient. 

Une réflexion profonde sur l'excès sécuritaire et au delà la question de l'identité et sa définition.

Blog Le Territoire des Sens


Lang & Baumann

"Le territoire des sens est un blogue de recherche qui propose une réflexion sur les liens entre espaces réels et espaces imaginés. Bienvenue!"


Un blog découvert récemment à découvrir avec plaisir et la curiosité affutée. Je l'ai également rajouté aussi des les liens du blog.

vendredi 8 avril 2011

Carnet de voyage Alger/Hassi Messaoud/Ouargla - 2

Jour 5


Nous prenons l’avion Alger Hassi Messaoud. Sur la route, de magnifique barres qui peuvent nettement faire passer la cité des 4000 à la Courneuve pour un village vacances.



Depuis l’avion, l’arrivée sur Hassi Messaoud est impressionnante. C’est en effet la capitale du pétrole. Nous voyons au milieu désert des grands cercle éclairés aux bordures avec des torchères laissant une traînée de fumée noirâtre. La vue est vraiment étonnante avec une impression de fin du monde à la Mad Max mais avec du pétrole. Nous sommes transférés vers notre « base vie », l’ambiance est pour le moins étrange, nous sommes dans des blocs ressemblant  à des Algeccos avec en prime des barbelés sur la clôture autour. Nous allons diner autour de la piscine dans notre enclos où se trouve d’autres personnes travaillant vraisemblablement dans le pétrole (plutôt corpulent, avec une casquette et qui parle avec un accent texan). Nous avons de la chance, c’est la soirée barbecue !!! en prime une vraie musique de disc jockey de fête votive. Comme un mix ente un village du club med et un carré VIP dans à Fresnes.  Chaque pas en avant dans ce voyage nous plonge dans l’étrange. Qu’il est loin mon Périgord natal.

Jour 6

 

Nous nous réveillons difficilement, deux heures d’attente avant de voir arrivé l’escorte des gendarmes. La route est désertique, ce n’est pas le plus beau désert que j’ai vu. Cela me rappelle les routes du désert égyptienne. 


Arrivée à Ouargla, nous traversons la palmeraie, les abords de Ouargla mériteraient un entretien plus soigné. les couleurs de la ville sont ocres désert et vert des palmiers. L'hôtel est agréable avec piscine mais sans eau (...). L'accueil est chaleureux.   
 
Nous enchaînons sur une visite de terrain le long de l’itinéraire du projet de ligne de tramway pour lequel nous sommes mandatés. Nous dirons que c’est une ville en développement. En Algérie, l’Etat construit les maisons et les donne aux habitants. Il y a donc une possibilité d'attirer les habitants. Il semble y avoir avoir des effets pervers de cette politique avec notamment des ménages qui récupère des logements pour les revendre par la suiteet/ou avoir plusieurs logements. En attendant, certains quartiers ont un air de far west, le nombre de batiment ne correspond donc pas à la densité de population. Nous remarquons aussi la construction d'un complexe universitaire de grande envergure, certe il y a beaucoup de jeunes en Algérie mais il semble compliqué de développer un pôle universitaire au milieu du désert. Nous avons la confirmation que la vie s’arrête à partir de mai jusqu’à septembre en raison de la chaleur. Ci dessous les images du tracé, sans commentaires. 


La ville nouvelle
Sur le tracé
La gare multimodale (en construction)
La grand rue - Boulevard du 1er Novembre
La rue autour du Ksar (centre historique)

Jour 7-8
 
 
Grand raout avec l’ensemble des autorités et service de la wilaya de Ouargla. pour présenter l'étude et le projet. Nous n’avons pas le temps d’entrer dans le Ksar (la vieille ville). Une autre fois. Il reste du pain sur la planche. Retour en escorte à Hassi Messaoud, le lendemain transfert Hassi Messaoud Alger et Alger Paris.

Carnet de voyage Alger/Hassi Messaoud/Ouargla - 1

Jour 1
 

Escapade professionnelle en Algérie, arrivée matinale à l'aéroport d'Alger impeccablement propre. Le chauffeur nous a amené dans les locaux de l'entreprise, sur la route un soleil doux et un paysage urbain fade pour l'instant. Les voitures sont neuves ou a minima en bon état. Je vois quelques bus passer. Nous dormons dans un hôtel dans le quartier de Hydra, pour l'instant, nous sommes restés dans le secteur. L'ambiance est étrange, presque personne, un grand hall vide et une déco très RDA année 70. La chambre est grande mais vraiment froide, ci dessus la vue depuis ma fenêtre, sans commentaires. Le recueil de nouvelles d'Albert Camus "Noce à Tipasa" étudié lors de ma classe prépa me semble bien lointain. Par la suite du séjour, l'hôtel s'est peuplé tout de même.

Jour 2
 
 
Boulot boulot, petit tour pour déjeuner dans le quartier. Un quartier cossu avec des belles maisons sur les hauteurs d'Alger où les habitants se font rares (il faut dire que nous sommes le WE). L'ambiance est douce et les villas ont un certain charme même si elles ont un côté défraîchi. Le quartier de l'hôtel n'a vraiment aucun intérêt, on note une omniprésence de la police avec des barbelés autour des bâtiments officiels. Il y a pas mal de barrage de police mais c'est fluide. Comme un grand plan vigipirate. 
Jour 3
 

 
Après une journée de travail, nous partons faire un tour dans le centre ville. L'impression est assez étonnante. La ville est très marquée par le relief, on retrouve des rues sur plusieurs niveaux qui s'entrecroisent, des tunnels sous des collines, des escaliers entre deux rues. J'adore cette complexité urbaine, j'aimerais avoir plus de temps pour me perdre dans ce dédale. On voit aussi de nombreux immeubles d'inspiration architecture moderne (au sens Le Corbusier) qui n'ont pour certaines barres rien à envier aux quartiers nord de Marseille d'autres sont de très beaux bâtiments.
 
Le centre ville est coupé de la mer par le port commercial. Nous n'avons vu ce dernier de loin mais il y a une certaine élégance dans les grues et les navires cargos. J'essaierais de revenir voir de plus près.


Les bâtiments du centre ville autour de la grande poste sont homogènes d'un style haussmanien défraîchi avec des balcons en fer forgé peins en bleu. Je ne peux m'empêcher de penser à la ville de Marseille. L'ambiance est calme, contrairement aux autres villes arabes que je connais, personne ne klaxonne malgré le trafic qui est assez dense. Nous avons diné dans un restaurant que l'on nous avait conseillé. Premier restaurant avec de l'alcool, la cuisine est acceptable mais rien de très transcendant, la déco est vraiment très désuette sans être coquette. J'attends toujours la révélation culinaire, comme disait un cafetier kabyle à Paris dans un de mes qg, c'est un monde, ça n'existe pas un bon couscous à Alger. 

Jour 4
 
 
Le flou persiste sur notre mission et sur le projet qui nous amène en Algérie. Une réunion avec le client pour se caler qui devra être suivie d'autres. A défaut d'y voir réellement plus clair sur les attendus, nos hotes algériens ont été très courtois et agréables. Nous nous préparons à un grand moment de solitude demain avec départ vers une "base vie" à Hassi Messaoud avec un transfert sous escorte vers Ouargla pour faire du terrain et rencontrer le Wali. Le chef de projet n'étant pas disponible, nous nous retrouvons en première ligne. Nous pressentons aussi que l'idée de faire un tramway à Ouargla  correspond plus à une volonté politique qu'à une réponse technique aux problématiques de transport. A suivre.

Nous profitons de la réunion de ce matin pour admirer la vue sur le port et les hauteurs d'Alger. On peut apercevoir le "monument", imposante oeuvre de béton érigée pour célébrer l'indépendance.