1700 km du nord (Hanoi) au sud (Saignon/Ho Chi Minh Ville) - 35 h (2 nuits 1 jour)
28/11/2010 - 23h00
Montée dans le train. J´ai pris le train couchette classe superieure. 4 couchettes par compartiment avec des lits "mous". Un seul voyageur vietnamien avec moi. Il n´a pas de bagages à part une poche plastique avec des rouleaux à l´intérieur et une paire de lunettes de soleil. Il ne parle pas anglais, ça tombe bien je n´ai pas trop envi de communiquer. La cabine est rudimentaire mais propre, la lumiere blafarde. Je fais un tour dans le wagon, une majorité de touristes.
Le train se met en branle, une voix sur fond de musique vietnamienne nous fait l´historique de la voie de chemin de fer en vietnamien et en anglais. Ce fut la première décision de reconstruire la ligne au moment de la réunification pour sceller l´union nationale.
Nous sortons doucement de Hanoi, le paysage urbain défile. Les rues sont vides à part des petites groupes de gens autour de leurs mobylettes (je remarques que les vendeurs ambulants ont des néons sur leur stands, ingénieux). Les passages a niveau sont tenus par des gardiens, encore du boulot dans les chemins de fer au Vietnam.
23h30
Les deux contrôleuses en uniforme viennent dormir dans notre compartiment et font causette. J´utilise les boules quies que j´avais astucieusement garde du voyage en avion.
29/10/2010 - 10h00
Après des songes sur mes souvenirs de trains de nuit, j´ouvre l´oeil. Déception, le temps est au gris pluvieux. Nous sommes en pleine campagne luxuriante, les rizières défilent au pied des collines verdoyantes. Le paysage est varié, les rizières ont des formes disparates. Je vois passer un cortège mortuaire d´une dizaine de personnes avec leur chapeau conique et leur cirés sous la pluie.
10h50
Je traverse la moitié du train pour trouver le wagon restaurant. Il est quasiment vide, l´usage à l´air de manger à sa place servi par un petit chariot ambulant. Il y a un menu mais 1 seul plat de disponible en réalité. La musique est a fond, nous n´avons décidément pas les mêmes gouts musicaux avec les vietnamiens. Du riz avec du poulet grille, honnête. La serveuse normalement désagréable.
La vie s´organise dans le train. C´est plutôt clairsemé. La première classe assise est quasi vide. Il y a quand même deux télés qui passent une chaine vietnamienne (avec de la musique à fond). Le paysage défilent avec ses rizières et ses collines a l´ouest. Certain passages ne sont cependant pas cultivés, je me demande quelle est la part due aux séquelles de la guerre (13% des terres devenues impropres à la culture suite à l´épandage massif de défoliants).
14h45
Deuxième tour du monsieur avec le chariot de restauration, il me propose un oeuf. Vision fugace, je vois une grosse usine au milieu de la campagne, une centrale électrique certainement.
15h15
Nous arrivons à Hue au centre du pays. Le train se vide de 80 % des touristes présents à bord. J´aperçois les murailles de la ville et curiosité, un gratte ciel de style Neo Haussmanien qui se dessine dans le ciel, j´ai vu son frère à Hanoi, ce doit être le même promoteur. Le vendeur ambulant n´a pas de coca, le Vietnam doit être le seul pays que je connaisse ou le coca n´est pas le soda de base.
16h00
Nous passons à cote d´une grande étendue d´eau à l´est qui ressemble à un bras de mer.
16h40
Nous voyons l´océan pour la premiere fois. La ligne s´inscrit à mi colline surplombant les vagues. Cette partie est sauvage mis à part une petite cahute du personnel du chemin de fer. Une petite pensée pour les ingénieurs et les ouvriers qui ont construit et reconstruit cette ligne. J´ai appris par la suite que ce passage marque la séparation climatique du pays. Au nord, climat océanique, au sud, le climat tropical. Le cadre est majestueux.
17h30
J´aperçois au loin un boudha géant blanc immaculé, vision incongrue, c´est le premier que je vois. je remarques depuis le début la multiplicité des chantiers d´ouvrages d´art. La ligne franchit en effet un nombre incalculable de cours d´eau et autres obstacles. J´imagine qu´il y a un besoin important de modernisation des infrastructures.
17h50
Nous nous arrêtons à Da Nanhg. Les touristes qui restaient quittent le train. Je note que nous avons rebroussé ce doit être une gare terminus. Au passage je note que les gares sont vraiment petites et font plus penser à des gares de campagne. Autre point, il s´agit d une voie métrique.
18h00
Je me retrouve seul occidental dans mon wagon. En vrac avec moi, un homme seul, une famille avec deux petits enfants charmants, une dame d´un certain âge assise en tailleur qui médite à la façon du bouddha. Mon voisin m´offre un coca (en fait il y en avait) et une bière, sympa.
20h00
Je m´endors, le portable de mon voisin n´arrête pas de sonner (l´omnipresence du portable est aussi une réalité vietnamienne), un bébé pleur dans le couloir, le marchand ambulant cri dans le couloir. ça m´apprendra à vouloir me coucher avec les poules.
30/10/2010 - 03h00
Je me réveille en gare de ?, il pleut encore. Il y a des stands ouverts sur le quai de la gare en pleine nuit, bizarre.
07h00
Je me réveille pour de bon. Nous devons être sacrement en retard, j´avais note une arrivée à 05h20 à Saigon. Une jeune femme sort avec son nécessaire de toilette, ouf, je ne suis pas le seul à me laver les dents. Mon voisin est resté tout le long habillé.
Le paysage est toujours constitué de rizières avec tout de même de nombreux passages non cultivés, même réflexion que plus haut. Si le pays s´est pris plus que son quota de bombes (7 fois plus que pendant toute la seconde guerre mondiale), la voie ferrée et ses alentours ont du en prendre plus que la moyenne.
09h30
Nous rentrons dans Saigon. La voie est au coeur de l´urbanisation qui a l´air assez anarchique en dehors du centre. Les maisons sont collées au train. Nous avons droit à la petite introduction au haut parleur sur la ville de Saigon. La gare est en terminus, on traverse à quai sur les voies qui ressemblent à des voies de tramway.
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