Alors que la droite française recycle des thèmes poujadistes sur la fraude supposée aux prestations sociales (là et là pour un ancien article), les écologistes présentent un visage qui ne me réconcilie pas avec ce parti.
Dans une émission de france culture écoutée au printemps 2001, j'avais déjà entendu un débat entre Cécile Duflot (CD) et Nathalie Kosciuko Morizet (NKM) sur notamment la question du nucléaire.
Même si NKM a le mauvais gout d'être dans le gouvernement Sarkozy et être membre active de l'UMP, elle est à mon sens une femme de dossier qui connaît les sujets qu'elle aborde doublée d'une républicaine au sens noble, c'est une des seules ministres à partir en guerre contre le FN sur le terrain des idées.
Sur un article du monde récent, un nouveau débat remet face à face les deux femmes politiques. On y entend de la part de Cécile Duflot une position ayatollesque sur la question du nucléaire dont la vacuité des arguments est crasse: on peut le faire les allemands l'on fait, depuis quand cela représente une démonstration et une proposition constructive? Il faut ouvrir le débat sur le nucléaire, drôle de débat si une partie campe sur une unique position.
Autre casus belli avec Cécile Duflot lorsqu'elle soutient dans le débat sur france culture que les ingénieurs des mines ont encouragé le nucléaire pour s'amuser et parce que c'est intellectuellement intéressant. Qu'il y ait un lobby nucléaire très fort en France, c'est un fait, néanmoins, les enjeux sous jacents ne se résument pas à des questions de frime dans une cours d'école primaire. Étant ingénieur moi même, je me suis senti foulé au pied par Cécile Duflot, de manière générale, il n'est jamais souhaitable de stigmatiser une profession. Je pense même que l'écologie et l'environnement sont des sujets trop importants pour être confiés uniquement à des babas cools. C'est aussi un travail d'ingénieurs, d'économiste, d'agronomes, de biologistes, de sociologues...
Sur le fond, je penses que la question de la politique énergétique de la France est un vrai débat qui mérite que l'on y apporte de l'intelligence. Les arguments sont à construire et les solutions alternatives à inventer. Un argument économique que l'on entend jamais, l'électricité nucléaire est certes peu cher au compteur et permet d'économiser des émissions de gaz à effets de serres mais personne n'y intègre le cout du démantèlement ni les effets que l'on ne peut pas mesurer: les déchets, le gros boum qui va probablement nous irradier un de ces quatres...
Dans tous les cas, la question énergétique française ne peut pas se réduire à un accord électoral pour le moins opaque entre les verts et le PS. Contrairement à ce que les dirigeants d'EELV affirment, leur accord avec le PS ressemble fortement à un mauvais marchandage "je te laisse une centrale en plus, tu me donnes une circonscription..."
"On n'est pas prêt à accepter des centrales pour des postes. C'est le contraire : on est prêt à renoncer à des postes pour des convictions." nous dit Cécile Duflot qui a obtenu un parachutage dans une circonscription de Paris alors qu'elle est élu depuis 2 ans au Conseil Régional dans le Val de Marne. De qui se moque t on? EELV serait il en train de devenir un parti de gouvernement avec ses coups tordus et son renoncement à certaines valeurs démocratiques.
Il ne reste à dire qu'une seule chose: bravo Eva Joly, qui non seulement dit avec raison que le nucléaire c'est une question de principe, pas de ratiocinations techniques, mais en plus a le courage de ses opinions.
RépondreSupprimer(et soit dit en passant, tu ne devrais pas te sentir visé par les critiques contre le Corps des Mines, qui décide seul des questions énergétiques en France, dans son profond mépris de la démocratie et sa certitude d'être seul à représenter la continuité de l'État)
Boujous!