mardi 20 janvier 2015

Mise en perspective - Intégrisme et Violence économique

  • Les faits: une concentration à l'extrême de la richesse et une explosion des inégalités 

Selon le rapport de l'ONG Oxfam, les inégalités se creusent plus que jamais. Les 80 personnes les plus riches possèdent autant que 3,5 milliards d'hommes. Les 1% les plus riches possèdent quasi autant que les 99% autres avec une tendance à l'accélération du phénomène (l'article de libé là)

  • Coût du travail trop élevé, une imposture intellectuelle, le cout du capital est la vraie question
Au delà des chiffres, une réalité quotidienne. A un moment où nous rabâche que c'est la crise, que le coût du travail est trop élevé, qu'il faut se restructurer pour survivre (un rappel dans un précédent article sur France Telecom) , que les salariés doivent faire des efforts, que les services publics coûtent trop chers.... 

Il ressort surtout que c'est le coût du capital qui est trop élevé, ce n'est pas par leur travail que les 1% les plus riches s'enrichissent, c'est parce qu'ils détiennent le capital et qu'ils en exigent une rentabilité forte. 

Récemment, on m'a expliqué que l'on devait organiser mon entreprise pour remonter les profits vers nos actionnaires. Je n'ai pas rétorqué mais le contresens est majeur sur mon investissement professionnel (et celui de 99% de mes collègues).  

Je pensais que la taille du gâteau dans nos démocraties occidentales à tendance à se réduire, mais je me demande si tout simplement ce n'est pas plutôt la part qu'on laisse au 99% qui diminue..... 

Les 1% sont organisés et pour servir leurs intérêts, ils financent actions de lobbying, des thinks tanks et autres spins doctors (là autre article sur ces braves gens) pour marteler le même discours et instituer leur point de vue en dogme (le fameux "There is No Alternative"- TINA de Margaret Tatcher).    "(...)le lobbying dans les deux plus grosses puissances mondiales (Europe et Etats-Unis) a à lui seul dépassé le milliard de dollars, réparti à égalité entre les deux entités."

  • Un engrenage pervers pour une remise en cause du modèle de société post 2ème guerre mondiale    
Nous allons doucement mais surement vers une économie du "tiers monde" avec des très très riches (blancs) et des très très pauvres (de couleurs). 



 (pour rappel la répartition des revenus par couleur de peau à NYC présenté dans un précédent article )

Aux états unis, le traitement de cette pauvreté s'est faite entre autre par l'inflation sécuritaire comme décrit dans 'les prisons de la misère" de Loïc Wacquant. L'objectif est de maintenir dans une forme de sous prolétariat, fait de petit service, une part entière de la population en réprimant par la force policière et le rationnement des aides sociales ceux qui se revendiquent. 

En France, nous avons encore une volonté de redistribution. Le coût collectif de cette redistribution est d'autant plus fort que les séquelles de la violence économique sont des plaies vives, que l'éducation nationale n'assure plus son rôle d'ascenseur social. Le résultat est une dette croissante des États et un niveau de dépenses publiques qui dérive de plus en plus. L'autre coût est celui de la sécurité, actuellement 1 millions€ par jour pour le plan vigipirate.   

Un autre effet pervers est justement que l'impôt sur les sociétés et les plus riches se réduit à peau de chagrin pour cause d'optimisation fiscale massive. La seule chose qui est taxable est le travail et la consommation ce qui renchérit le cout du travail et réduit le pouvoir d'achat des citoyens.... 

  •  Les faits extrémistes religieux sont ils une réaction folle à cette violence économique?     
On voudrait maintenir, de génération en génération, dans un statut de sous prolétariat une part significative de la population. D'origine immigrée de préférence, les noirs et les hispaniques aux états unis, les citoyens originaires du Maghreb et d'Afrique en France....   

Dans cette situation, de tout temps, la résignation des plus pauvres a été dicté par les religions diverses et variées (les intouchables en Inde, les pauvres de la paroisse en France...). A condition que la religion soit celle de la majorité dominante. Pour les minorités, c'est la domination d'une religion sur une autre. 

A une époque, la revolte s'exprimait à travers une lutte politique d'extrême gauche (dont les connexions avec les extrémismes religieux sont parfois troublant, le leader de la gauche prolétarienne est devenu juif orthodoxe...).  Il est intéressant de noter d'ailleurs que le terrorisme islamique s'est affirmé après la chute du mur et l'entrée dans la "fin de l'histoire".

Aujourd'hui, les plus fragiles ou les plus fous des minorités religieuses se retrouvent ils à canaliser leurs colères à travers a minima un réflexe identitaire et au pire un intégrisme violent?.... alimentant encore plus la fracture sociétale. 

On demande que faire, je dirais que les causes sont bien identifiées. Reste à les traiter mais c'est une bataille d'abord des idées. 

1 commentaire:

  1. Le premier tableau fait hurler!!Belle analyse de fond.
    Nous ne savons faire que ce que nous faisons.. lutter pour plus de justice , jour après jour , là où on est!!

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