Petit détour ferroviaire vers Barcelone, une ville que j'avais visité de manière régulière il y a plus de 10 ans même si mon regard de l'époque était plutôt celui d'un adolescent puis d'un jeune étudiant.
L'impression est celle d'une ville qui a fait sa mue. Les quartiers qui me semblaient un peu artificiels à la sortie des jeux olympiques prennent corps. Le front de mer a maintenant fier allure et la plage est un prolongement naturel de la ville alors que dans mon souvenir, il s'agissait de deux entités distinctes. De nouveaux quartiers se développent avec une architecture audacieuse et classieuse.
Nous retrouvons l'inénarrable Jean Nouvel et sa tour de verre qui s'est intégré au paysage urbain au même titre que la Sagrada Familia. Mais ce n'est pas un acte isolé et le quartier des Glories est en train de subir une mutation en profondeur vers une architecture et un espace urbain renouvelé.
Mais ce qui m'a le plus marqué sans conteste est la profonde mutation du centre ville historique. Il y a dix ans, le processus était déjà enclenché, aujourd'hui la mue est presque achevée. A intervalle régulier, les autorités ont fait tombé des ilots bâtis pour y créer des espaces publics à l'aménagement paysager soigné.
A cela se rajoute un travail architectural sur les équipements publics: musée, bibliothèques, écoles... qui mêlent tout en nuance architecture moderne et ancien bâti. Le parti pris est dans l'épure et les formes sobres. Tout au long des promenades à travers le vieux Barcelone, l'architecture des bâtiments mettent à jour à travers des espaces vitrés les traces de la ville romaine. Les différentes placettes offrent aussi régulièrement à travers des jeux de niveaux ou sur les matériaux des perspectives sur les ruines romaines, des jeux pour enfants ou encore le cadre architectural. Les cafés ont été rénovés et l'impression (trompeuse?) est que la moindre gargotte a subi un lifting et est devenu un endroit branché.
Le visiteur que je suis a été bluffé par l'élégance qui se dégage alors que mon souvenir était celui de ruelles un peu insalubres. Reste la question de la réalité vécue par les habitants, mon bref passage ne m'a permis de cerner réellement comment était appréhender l'espace urbain et surtout les changements sociologiques qui n'ont certainement pas manqués d'accompagner la mutation du centre ville.
