jeudi 23 décembre 2010

Du renversement des modèles

"Nous allons passer d'un monde avec une nature abondante et une population rare à un monde avec une nature rare et une population abondante"
Jean Michel Severino - 2010


Résumé de manière simple, une analyse percutante de la part de Jean Michel Severino, ancien directeur de l'Agence Française de Développement. 


Les conséquences sont multiples dont la principale recoupée par la plupart des penseurs qui retiennent mon attention est que le modèle de croissance économique issu des trente glorieuses va se confronter à la limitation des ressources de notre planète.  Si l'avenir n'est pas défini, il sera néanmoins différent de ce que nous avons connu en raison de la taille critique atteinte par l'humanité. Une croissance infinie dans un monde fini est une illusion d'économiste et il semble que le plus probable est que nous allons entrer dans une situation de crise chronique à moyen-long terme. 


Une autre conséquence mise en avant par Jean Michel Severino est que l'abondance des ressources humaines dans une économie globalisée va frapper durement toute les couches sociales les moins formées de notre société de pays développé, victime de la concurrence de la main d'oeuvre à bas cout. 


Rien de très encourageant mais une nécessité de prendre en compte cette nouvelle dimension dans la manière de penser la politique et le modèle économique actuel à mon sens.  

dimanche 19 décembre 2010

Faites le mur - Documentaire Banksy - 2010



Le documentaire réalisé par Banksy sur l'art de rue à travers un personnage mi mystification / mi loufoque en la personne de Thierry Guetta aka Mr Brainwash. Allégorie punk où l'artiste Banksy se livre et se cache à la fois, joue avec les codes et les dérives du monde de l'art.  

 

mercredi 15 décembre 2010

dimanche 28 novembre 2010

samedi 20 novembre 2010

De la classe politique française

"Le problème est davantage de penser la vie démocratique avec des classes politiques médiocres. Évidemment, je serais ravi qu'il y ait une classe politique meilleure. Mais le citoyen ne peut plus se permettre aujourd'hui de spéculer ou d'espérer qu'une classe politique d'exception revienne. Faire ce pari, c'est nourrir le désenchantement."

Pierre Rosanvallon: «L'échec du sarkozysme, la panne de la gauche», mediapart 17 sept 2010

S 21 - Centre de Torture des Khmers Rouges - 1975 1979


L'envers abject du décor de cette face souriante que m'a offert le Cambodge et les Cambodgiens ou la barbarie systématique du génocide d'un peuple par lui même.
 "Il vaut mieux un Cambodge peu peuplé qu'un pays plein d'incapables" (extrait d'un dialogue avec Douch, responsable Khmer Rouge - Jean Bizot - Le Portail, éditions de la Table ronde, 2000)

Indescriptible dans la banalité du cadre confronté aux atrocités et massacres menées de manière systématique et méthodique mues par une idéologie qui aujourd'hui plus qu'hier ne résonne que par la souffrance qu'elle peut engendrer. Une Galerie de portraits égrainait des vies affrontant les mêmes vies brisées sous forme de clichés de leurs cadavres torturés et mutilés. La chronologie de la fin de ce camp et de la dictature khmer rouge en 1979, année de ma propre naissance n'en est que plus troublante. 



dimanche 14 novembre 2010

Le pays Khmer




La campagne est belle, savant compromis entre savane et rizière sur de vastes étendues planes. Les maisons sont en bois sur pilotis avec une marre en forme carré devant. La population est relativement rare, je ne vois personne dans les champs. L'histoire du pays et l'absence actuellement de système d'irrigation explique sûrement le fait. Il n'y a pas de culture du riz pendant la saison sèche.


Les temples d'Angkor témoignent du glorieux passé khmer. Monuments magnifiques au milieu d'une jungle qui a repris ses droits, les temples et leur organisation illustrent le paroxysme d'une civilisation mêlant religieux, politique et développement agraire via un système complexe, et donc fragile, d'irrigation.

Chaque temple et capitale comprend un système de douves, de bassins et de canaux permettant d'alimenter en eau les anciennes rizières gagnées sur la foret et de réaliser jusqu'à 4 récoltes de riz par an. Le déplacement de la capitale a Phnom Penh vers le 15ème siècle a entraîné un inexorable déclin et rendu son statut sauvage au gigantesque site. Les efforts d'anastylose des archéologues, français entre autres, ont permis de faire renaître ces vestiges redonnant son prestige a la civilisation passée des khmers.  

mercredi 10 novembre 2010

Mekong et Cambodge

Gare routiere a Ho Chi Minh Ville

Apres avoir traversé le delta du Mekong en bus (riviere, canal, pont, bac...), petite halte à Chau Doc et direction le Cambodge en bateau. Le long de la route Saigon - Chau Doc est urbanisé avec des petites maisons pour la plupart montées sur pilotis et de bric et de brocs. Les tôles le disputent aux morceaux de tissus et autres pneus. J'imagine que cela doit être compliqué de construire en dur dans ces régions sujettes aux aléas climatiques, l'eau encore une fois est présente partout, on devine les grandes rizières derrière la rangée de bâtiments ainsi que de nombreux vergers. Maintenant que je suis au courant, je remarques que toutes les bourgades possèdent une antenne du PC, quasi seuls bâtiments en dur avec les écoles, rutilent et qui semblent toujours étrangement déserts.

Le long du Mekong

Le lendemain, montée sur une barque tout en longueur avec un moteur relativement bruyant, la remontée du Mekong s'amorce. Le fleuve est gigantesque (je crois par ailleurs que ce n'est pas la branche principale), les bicoques ont les pieds dans l'eau, on voit beaucoup d'élevage de canard. A certains moments, des bandes terres émergent de seulement quelques mètres de large toutes habitées avec des maisons pour la plupart en kit. Je ne peux pas m'empêcher de penser à l'opposition avec l'Égypte ou l'eau est si rare, ici il pompe l'eau à terre pour la remettre dans la rivière.

A mi chemin, à la frontière, nous changeons de bateau pour rentrer au Cambodge. La circulation sur le fleuve est quasi inexistante, ce doit être un héritage de l'antagonisme entre le Vietnam et le Cambodge, nous sommes les seuls sur notre frele embarcation. On voit des fermes sur les bords de l'eau avec des femmes qui lavent le linge, font leur toilette et des enfants qui se baignent en nous faisants des grands  coucous. Il semble il y avoir plus d'élevage avec des buffles et des vaches blanches maigrelettes.  Au total 7 heures de navigation mais un moment agréable sur ce fleuve majestueux perdu au milieu des immensités d'eau qui en diminuent pas au contraire au fur et a mesure que l'on pénetre le Cambodge.

Dernier bout du voyage en bus, une heure qui s'est avérée en faire plutôt deux sur une route toute neuve. Je trouve le paysage beaucoup plus "rangé" qu'au Vietnam avec des maisons propres et des champs en ordre parfait, impression ou réalité, le Cambodge parait moins cafouillis que sur le delta du Mekong Vietnamien. Nous arrivons à Phnom Pehn en plein milieu d'un feu d'artifice sur la rivière, c'est apparemment la fête de l'indépendance. Tous les habitants sont sortis en famille, encore plus qu'au Vietnam il y a des jeunes et des enfants partout. L'ambiance est douce et amicale, les rues animées mais sans en être agressifs, les cambodgiens sont souriants, d'emblée la ville me séduit.


samedi 6 novembre 2010

Saigon / Ho Chi Minh Ville

Voila une semaine maintenant que je suis à Saigon avec une petite excursion vers une station balnéaire de Mu Nieh. Ci dessous une vue aérienne d`ensemble de la ville.


Saigon - Vue d'ensemble

Centre Ville 


"Same same but different" que la ville d´Hanoi. Le centre ville est rupin avec des grandes avenues et des trottoirs relativement large. Je pense qu´il n´y a pas vraiment de ville précoloniale. Le centre est donc très structuré avec des rues perpendiculaires et le plus souvent plantées.




Centre Ville de Saigon




Les boutiques de luxes se succèdent et les petites échoppes restent mais beaucoup moins petites et elles alternent avec des boutiques pour touriste. La vie est dans la rue aussi mais au milieu d´une vie plus occidentale. A l´opposé d´Hanoi, nous avons entr'aperçu le milieu de la jeunesse dorée locale qui prend un café au Coffe Bean en pianotant sur son macbook. Ci dessous, la construction phare de Saigon, une tour de 300 m dessinée par l´agence AREP, belle et élancée, elle devrait être inaugurée prochainement. 




Développement urbain


On sent qu`il y a une forte pression en termes de développement urbain. Beaucoup de projets s`affichent sur les panneaux publicitaires sans réelle coherence apparente (?). Si le centre est très structuré, le reste de la ville est en train de croitre de manière rapide relativement anarchique avec des projets lancés de ci de là par des promoteurs privés sans planification apparente. 



Quartier de Thao Dien - Nord Est

Le quartier dans lequel je réside Thao Dien au nord est du centre ville (15 minutes en taxi) est en ça caractéristique. La structure viaire est restée celle d´un petit village dans une boucle de la rivière Saigon accolée à une voie structurante. Sur ce territoire se mélangent petites rues et maisons populaires, résidences privées gardiennées, école internationales avec comme accès des petites rues. 4 tours gigantesques sont actuellement en construction juste à coté avec une petite route d´accès, d´autres projets d´un gout tout aussi douteux sont en cours. Tout donne une image un peu foutraque mais rigolotte.

Autour de la pénétrante Nord Est 

 Sur notre route vers Mu Nieh, j´ai eu le même sentiment de voirie structurante qui devait avoir une vocation interurbaine autour de laquelle se développent une urbanisation rampante de petites maisons avec des projets pharaoniques éparses. Dans le contexte actuel, cela a l`air de bien se passer, la suite risque d`être plus chaotique. Un exemple intéressant à suivre. 

dimanche 31 octobre 2010

Un train vaut mieux que deux tu l´auras

Performance Rail - Liaison Directe Hanoi/Ho Chi Minh Ville - Viet Nam 2010


1700 km du nord (Hanoi) au sud (Saignon/Ho Chi Minh Ville) - 35 h (2 nuits 1 jour)



28/11/2010 - 23h00



Montée dans le train. J´ai pris le train couchette classe superieure. 4 couchettes par compartiment avec des lits "mous". Un seul voyageur vietnamien avec moi. Il n´a pas de bagages à part une poche plastique avec des rouleaux à l´intérieur et une paire de lunettes de soleil. Il ne parle pas anglais, ça tombe bien je n´ai pas trop envi de communiquer. La cabine est rudimentaire mais propre, la lumiere blafarde. Je fais un tour dans le wagon, une majorité de touristes. 
Le train se met en branle, une voix sur fond de musique vietnamienne nous fait l´historique de la voie de chemin de fer en vietnamien et en anglais. Ce fut la première décision de reconstruire la ligne au moment de la réunification pour sceller l´union nationale. 
Nous sortons doucement de Hanoi, le paysage urbain défile. Les rues sont vides à part des petites groupes de gens autour de leurs mobylettes (je remarques que les vendeurs ambulants ont des néons sur leur stands, ingénieux). Les passages a niveau sont tenus par des gardiens, encore du boulot dans les chemins de fer au Vietnam.  

23h30
Les deux contrôleuses en uniforme viennent dormir dans notre compartiment et font causette. J´utilise les boules quies que j´avais astucieusement garde du voyage en avion. 

29/10/2010 - 10h00



Après des songes sur mes souvenirs de trains de nuit, j´ouvre l´oeil. Déception, le temps est au gris pluvieux. Nous sommes en pleine campagne luxuriante, les rizières défilent au pied des collines verdoyantes. Le paysage est varié, les rizières ont des formes disparates. Je vois passer un cortège mortuaire d´une dizaine de personnes avec leur chapeau conique et leur cirés sous la pluie. 

10h50

Je traverse la moitié du train pour trouver le wagon restaurant. Il est quasiment vide, l´usage à l´air de manger à sa place servi par un petit chariot ambulant. Il y a un menu mais 1 seul plat de disponible en réalité. La musique est a fond, nous n´avons décidément pas les mêmes gouts musicaux avec les vietnamiens. Du riz avec du poulet grille, honnête. La serveuse normalement désagréable. 


La vie s´organise dans le train. C´est plutôt clairsemé.  La première classe assise est quasi vide. Il y a quand même deux télés qui passent une chaine vietnamienne (avec de la musique à fond). Le paysage défilent avec ses rizières et ses collines a l´ouest. Certain passages ne sont cependant pas cultivés, je me demande quelle est la part due aux séquelles de la guerre (13% des terres devenues impropres à la culture suite à l´épandage massif de défoliants).

14h45
Deuxième tour du monsieur avec le chariot de restauration, il me propose un oeuf. Vision fugace, je vois une grosse usine au milieu de la campagne, une centrale électrique certainement.  

15h15
Nous arrivons à Hue au centre du pays. Le train se vide de 80 % des touristes présents à bord. J´aperçois les murailles de la ville et curiosité, un gratte ciel de style Neo Haussmanien qui se dessine dans le ciel, j´ai vu son frère à Hanoi, ce doit être le même promoteur.  Le vendeur ambulant n´a pas de coca, le Vietnam doit être le seul pays que je connaisse ou le coca n´est pas le soda de base. 

16h00
Nous passons à cote d´une grande étendue d´eau à l´est qui ressemble à un bras de mer.

16h40 

Nous voyons l´océan pour la premiere fois. La ligne s´inscrit à mi colline surplombant les vagues. Cette partie est sauvage mis à part une petite cahute du personnel du chemin de fer. Une petite pensée pour les ingénieurs et les ouvriers qui ont construit et reconstruit cette ligne. J´ai appris par la suite que ce passage marque la séparation climatique du pays. Au nord, climat océanique, au sud, le climat tropical. Le cadre est majestueux. 

17h30
J´aperçois au loin un boudha géant blanc immaculé, vision incongrue, c´est le premier que je vois. je remarques depuis le début la multiplicité des chantiers d´ouvrages d´art. La ligne franchit en effet un nombre incalculable de cours d´eau et autres obstacles. J´imagine qu´il y a un besoin important de modernisation des infrastructures.  

17h50
Nous nous arrêtons à Da Nanhg. Les touristes qui restaient quittent le train.  Je note que nous avons rebroussé ce doit être une gare terminus. Au passage je note que les gares sont vraiment petites et font plus penser à des gares de campagne. Autre point, il s´agit d une voie métrique.

18h00
Je me retrouve seul occidental dans mon wagon. En vrac avec moi, un homme seul, une famille avec deux petits enfants charmants, une dame d´un certain âge assise en tailleur qui médite à la façon du bouddha. Mon voisin m´offre un coca (en fait il y en avait) et une bière, sympa.

20h00
Je m´endors, le portable de mon voisin n´arrête pas de sonner (l´omnipresence du portable est aussi une réalité vietnamienne), un bébé pleur dans le couloir, le marchand ambulant cri dans le couloir. ça m´apprendra à vouloir me coucher avec les poules. 

30/10/2010 - 03h00
Je me réveille en gare de ?, il pleut encore. Il y a des stands ouverts sur le quai de la gare en pleine nuit, bizarre. 

07h00
Je me réveille pour de bon. Nous devons être sacrement en retard, j´avais note une arrivée à 05h20 à Saigon. Une jeune femme sort avec son nécessaire de toilette, ouf, je ne suis pas le seul à me laver les dents. Mon voisin est resté tout le long habillé.
Le paysage est toujours constitué de rizières avec tout de même de nombreux passages non cultivés, même réflexion que plus haut. Si le pays s´est pris plus que son quota de bombes (7 fois plus que pendant toute la seconde guerre mondiale), la voie ferrée et ses alentours ont du en prendre plus que la moyenne.

09h30


Nous rentrons dans Saigon. La voie est au coeur de l´urbanisation qui a l´air assez anarchique en dehors du centre. Les maisons sont collées au train. Nous avons droit à la petite introduction au haut parleur sur la ville de Saigon.  La gare est en terminus, on traverse à quai sur les voies qui ressemblent à des voies de tramway.



   





samedi 30 octobre 2010

LA CHUTE , 2005-2006, Denis Darzack















"(...) J’interroge la place de l’individu dans la cité. (...) J’utilise une construction photographique qui oppose deux réalités sans manipulations numériques.D’un coté, le décor d’une ville a l’architecture générique et sans âme et de l’autre la puissance orgueilleuse de corps en action (...) des jeunes de cité populaire (...) qui savent allier travail et discipline et se jouer des lois de la gravité et de l’apesanteur."






dimanche 17 octobre 2010

Moebius Transe Forme





Cet après midi, une visite de l'explosition "Transe Forme" de Moebius à la Fondation Cartier. On l'on y découvre l'univers de Moebius, avatar poétique et hypnotique de Gir créateur de Blueberry.





L'univers est indescriptible aussi abstrait que fouillé dans le détail. Le visiteur s'y perd en reverie se projetant dans un lieu, une atmosphère dont on sent qu'ils nous sont familiers issus surement des limbes de sommeils sans toute fois pouvoir les identifiées. 





Le bassin minier - terre de déprime

Voila presque 6 mois que je participe activement à une étude pour deux lignes de tramway dans le bassin minier. 

Les terrils sont omniprésents, les maisons se succèdent comme dans une vidéo des Pink Floyd, la musique en moins. L'atmosphère est lourde, les gens ont l'air tristes. Professionnellement, après une période d'étude à la fois intense et riche en expérience avec des partenaires et une équipe de très bon niveau, je me retrouve parfois très loin de ma conception d'un bon projet de transport public. Les décisions et les politiques menées dépassent semaine après semaine les entendements de l'irraisonné, en espérant que les contre pouvoirs démocratiques permettront in fine d'aboutir (ou pas).

En quelques mots, une description qui m'a parlé http://nomisbypoka.blogspot.com/2010/10/ken-loach.html

Back dans les bacs

Mon blog Me3zaa sur wordpress avait été victime d'une attaque en règle par les méchants spams. Ressentant un besoin d'avoir cette petite fenêtre d'expression ouverte je me relance dans cette démarche. 



Aucune prétention à travers ce nouveau blog, juste une envie d'écrire, de raconter, de partager sur des sujets divers: impressions de voyages, commentaires d'actualité... 

Bienvenue à tous les lecteurs.

Antoine